vendredi 27 mars 2020

« Frais cabaret »


Source: Le Journal de Québec, 26 mars 2020

Tard hier soir, les médias nous apprenaient que les maisons de retraite ne pourront plus facturer un supplément pour apporter leur plateau-repas aux personnes âgées placées d’office en quarantaine dans ce que certains gestionnaires ont le culot d’appeler des « havres de paix et de sérénité » (je n’invente rien). Admettons que l’expression « frais cabaret » pourrait donner à certains l’illusion d’être servis par une danseuse du Crazy Horse.


Je profite de l’occasion pour rappeler que, jusqu’en 2009, l’Office québécois de la langue française (OQLF) recommandait d’éviter d’employer le mot cabaret au sens de « plateau de service » :






Mais les néo-terminologues qui ont pris le contrôle du Grand Dictionnaire terminologique (GDT) au début des années 2000 ont décidé de légitimer ce sens du mot cabaret « dans certains contextes ». C’est là encore un exemple de la dérive dénoncée en 2011 par un groupe d’anciens terminologues de l’OQLF dans le manifeste « Au-delà des mots, les termes ».

  
Sur ce thème, voir aussi mes billets :

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2 commentaires:

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    1. L'Office ira-il jusqu'à proposer aux petits Larousse et Robert de tenir compte de son laxisme? Je rougirai de honte! car il y a cinq ans,j'ai convaincu l'administration de l'Assemblée nationale (du Qc) de remplacer l'expression «Dépôt des cabarets» par «... des plateaux». L'Office me semble trop pusillanime. Une telle attitude le desservira à coup sûr.

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