lundi 15 février 2021

La promotion des étudiants

 

Mes recherches m’ont amené à reconsulter le bilan de la situation linguistique au Québec produit en 2019 par l’Office québécois de la langue française (OQLF). J’ai trouvé dans la synthèse du rapport cet usage curieux du mot universitaire (p. 5) :

 

Au Québec, l’enseignement universitaire est offert en français dans quinze établissements et en anglais dans trois établissements. En 2014, plus des trois quarts des universitaires (76 %) étudiaient dans un établissement francophone.

 

L’usage le plus courant donne au substantif universitaire le sens de « membre d’une université, personne qui appartient au corps enseignant d’une université » (Trésor de la langue française informatisé). Même dans le Grand Dictionnaire terminologique ce mot n’a pas le sens d’étudiant : pour le GDT, un « élève qui fréquente un établissement d’enseignement supérieur » s’appelle un étudiant (fiche « étudiant »). Les trois fiches « universitaire » du GDT n’avalisent pas ce sens. Doit-on comprendre que ce dictionnaire est en retard sur l’usage de l’OQLF?


 

Le dictionnaire en ligne Usito indique qu’universitaire est un québécisme désignant un « étudiant dans une université » (en français standard, ce qui apparemment n’est pas celui d’Usito, par définition un étudiant étudie dans une université, ce qui rend la définition pléonastique). Il ajoute que « cet emploi est également en usage [un emploi en usage, décidément Usito n’a pas peur des pléonasmes] dans d’autres aires de la francophonie, notamment en Suisse». On oublie la Belgique. Et on aura fait le plein en ajoutant que ce sens est également attesté en Algérie, au Burundi, en Centrafrique, au Congo-Brazzaville et au Tchad (Base de données lexicographiques panfrancophone).

 

 

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