Mon ancienne collègue Anne Michèle Meggs publie aujourd’hui dans L’Aut’ Journal un article dont je me permets de citer quelques extraits :
[…] au cours de la dernière décennie, le système d’immigration au Québec, comme au Canada, a évolué. De moins en moins de personnes immigrantes sont sélectionnées à partir de l’étranger. De plus en plus, les personnes qui se voient accorder un Certificat de sélection du Québec résident déjà au Québec depuis quelques années grâce à un permis de séjour temporaire. En fait, 47 % des personnes admises au Québec en 2018 dans la sous-catégorie de travailleur qualifié avaient préalablement un statut temporaire.
Le gouvernement fédéral, responsable de l’immigration temporaire, émet de plus en plus de permis temporaires. Au Québec, le nombre de personnes détenant ce type de permis a presque triplé entre 2009 et 2019, passant de 57 305 à 153 040.
[…]
Quel est le lien entre cette nouvelle tendance dans le système d’immigration et l’admission à l’école anglaise au Québec ? Il se trouve dans l’article 85 de la Charte de la langue française. Cet article constitue une autre exception à l’éducation obligatoire en français en permettant aux enfants résidant au Québec avec un permis de séjour temporaire de s’inscrire à l’école anglaise tant qu’ils détiennent un statut temporaire.
Il semblerait que de plus en plus de personnes en profitent. Le nombre d’élèves à statut temporaire inscrits dans les écoles publiques anglaises entre 2010 et 2019 a plus que doublé (de 2 010 à 4 428[), surtout en raison des inscriptions sur l’Île de Montréal. Selon les données d’Immigration, Réfugiés, Citoyenneté Canada, au 31 décembre 2019, il y avait 5 915 titulaires de permis d’études au Québec (pour les niveaux préscolaire, primaire et secondaire), ce qui permet de déduire que près de 70 % de ces élèves étaient inscrits à l’école publique anglaise cette année-là.
[…]
Évidemment les enfants à statut temporaire ailleurs au Canada sont aussi inscrits dans les écoles anglaises. Il y a raison de croire que tous ces jeunes, au Québec et au Canada, auront fait la majeure partie de leur éducation primaire ou secondaire reçue au Canada en anglais. Dès qu’ils obtiendront la citoyenneté, leurs descendants seront admissibles à l’école anglaise au Québec.
Autre fait intéressant, ce ne sont pas que les enfants de parents à statut temporaire au Québec qui s’inscrivent à l’école anglaise. Des familles résidant à l’étranger envoient leurs enfants à l’école primaire ou secondaire au Canada et au Québec et, puisque ces élèves sont titulaires de permis d’études, l’inscription aux écoles anglaises publiques au Québec est permise.
Pour le texte complet, cliquer ici.
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