J’ai eu l’occasion récemment de regarder plus en détail le Rapport sur l'évolution de la situation linguistique au Québec (OQLF, avril 2019), en particulier la section portant sur les résultats à l’épreuve uniforme de français du collégial. On n’y présente aucun tableau et à peu près aucune comparaison avec les années antérieures. Aucune analyse des résultats au critère « maîtrise de la langue ». Ce n'est donc pas une mise à jour du premier rapport produit par l’Office en 2008.
J'ai découvert qu'on n'avait utilisé que les résultats à la « première passation » de l'épreuve (contrairement au rapport de 2008 qui utilise toutes les passations d'une année). Quand on n'utilise que les résultats à la première passation, la situation est idyllique:
En 2016, 87,6 % des élèves ont réussi l’épreuve de français lors de la première passation (89,3 % des élèves de sexe féminin et 85,0 % des élèves de sexe masculin). Entre 2011 et 2016, le taux de réussite a varié selon les années entre 87,6 % et 88,6 %. Peu importe leur langue maternelle, les femmes ont mieux réussi que les hommes. Ces résultats sont stables depuis 1998, année de création de l’épreuve du collégial.
Cette façon de présenter les résultats relève de la manipulation puisqu’on ne tient compte que des résultats des meilleurs élèves. Quand on prend en compte tous les résultats d’une année scolaire, on voit plutôt que la tendance est à la baisse :
Évolution de la réussite à l’épreuve de français du collégial |
|
1997-1998 |
87,3 |
1998-1999 |
88,6 |
1999-2000 |
88,1 |
2000-2001 |
83,8 |
2001-2002 |
84,4 |
2002-2003 |
85,9 |
2003-2004 |
84,8 |
2004-2005 |
84,8 |
2005-2006 |
81,1 |
2006-2007 |
83,4 |
2007-2008 |
83,3 |
2008-2009 |
82,8 |
2009-2010 |
82,4 |
2010-2011 |
84,2 |
2011-2012 |
84,3 |
2012-2013 |
83,1 |
2013-2014 |
83,3 |
2014-2015 |
83,8 |
2015-2016 |
82,7 |
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