Les
défecteurs
Cet
après-midi, à l’émission Plus on est de
fous, plus on lit (première chaîne de Radio-Canada), il a été question de l’oncle
et de la tante du leader nord-coréen Kim Jong-un qui sont passés à l’Ouest il y
a plusieurs années et qui vivent aujourd’hui aux États-Unis sous une nouvelle
identité. Le chroniqueur a dit « ils ont défecté » et un peu plus
tard « les défecteurs ». À sa décharge, on dira qu’il résumait un
article qu’il avait lu en anglais. Ce qui nous semble aujourd’hui un anglicisme
– et qui, dans le cas de ce chroniqueur, en était sûrement un – est
quelque peu attesté en français, y compris sous la plume de Voltaire. Le
Wiktionnaire nous donne en effet cette citation de sa correspondance : « Cecy est capable de les faire défecter,
ils ne venoient que se montrer […] leur habits et ne payoient point ».
Mais les trois attestations du Wiktionnaire sont à peine plus que des hapax. Ce
qui ne veut pas dire que le mot ne se généralisera pas en français un de ces
jours, comme est en train de le faire impacter,
ainsi que l'illustre ce titre publié sur le site RTL le 25 mai dernier :
SNCF, RATP, aéroports... Comment les grèves des prochains jours peuvent
impacter vos voyages
Encore
un usage qui nous vient vraisemblablement de l’anglais où il a longtemps été
critiqué : « Impact is not a verb » (Marcia Heroux Ponds, South Florida Sun-Sentinel, 30 août
2001). Pourtant, le verbe to impact
est attesté bien plus tôt que le substantif impact, comme le prouve Ammon Shea dans Bad English: A History of Linguistic Aggravation (Perigee, 2014).
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