Michel Rioux, un ancien
de la CSN (Confédération des syndicats nationaux), publie ce matin dans Le Devoir un texte sur Raymond Parent,
ancien secrétaire général de la CSN récemment décédé. C'est l'occasion de revenir sur une partie de l'histoire de la CSN.
Rappelons
qu’en 1972, lors des grèves du Front commun, les chefs des trois centrales
syndicales sont emprisonnés par le gouvernement du Parti Libéral de Robert
Bourassa. Marcel Pepin, président de la CSN, est à la prison d’Orsainville.
Laissons Michel Rioux raconter la suite : « Profitant de l’absence de
Marcel Pepin, trois membres du comité exécutif, Paul-Émile Dalpé, Jacques Dion
et Amédée Daigle tentent de s’emparer de l’organisation syndicale. […] Dalpé et
Dion sont des militants [du Parti libéral]. Ceux qui avaient voulu mettre la
main sur le mouvement CSN pouvaient compter sur un appui de poids : celui
du gouvernement libéral, trop heureux des circonstances pour mieux écraser les
syndiqués. Des militants de ce parti membres de la CSN avaient en effet
divulgué, quelques jours plus tôt, le contenu d’une lettre de la présidente,
Lise Bacon. Il fallait ‘ mettre sur pied dans chaque localité un commando
provocateur destiné à briser la lutte des travailleurs du secteur public. ’
[…] Le 28 mai, Pepin sortait de prison, s’étant pourvu en appel. Le lendemain,
s’appuyant sur les pouvoirs conférés au président, Pepin destitua Dalpé, Daigle
et Dion. Le journal L’Action titra en
manchette : Grand ménage à la CSN ! Pepin manie le balai ! Les
3D soutenaient en effet qu’il fallait un grand ménage à la CSN, infestée de socialistes
et de séparatistes… »
Et
Michel Rioux d’ajouter : « Quelques semaines plus tard, la CSD était
créée, le Parti libéral se montrant fort actif sur les fonds baptismaux. »
Pas « sur les fonts baptismaux ». Un d au lieu d’un t : une seule
lettre pour décrire l’ADN du Parti libéral du Québec. Quel styliste que ce
Rioux !
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