La fuite
massive révèle que le consulat américain à Francfort est utilisé comme quartier
général de l’espionnage pour mettre sous écoute l’Europe, le Moyen-Orient et
l’Afrique. […]
Le coulage
de masse de WikiLeaks réalisé sous le nom de code « Vault 7 » diffuse
8761 documents produits entre 2013 et 2016 par le Center of Cyber Intelligence
(CCI). Il s’agit d’un bras de la CIA, organisme américain de collecte des
renseignements et de contrôle des opérations clandestines opérant normalement
hors des États-Unis.
[…]
La page d’introduction à Vault 7 explique aussi que les archives coulées « semblent avoir circulé parmi les anciens pirates et
sous-traitants du gouvernement américain d’une manière non autorisée » avant que « l’un d’entre eux » se transforme en lanceur d’alerte. La manne a
été reçue par le site des lanceurs d’alerte pendant l’année 2016.
–
Stéphane Baillargeon, « Qui dit connecté dit facilement espionné », Le Devoir, 8 mars 2017
J’ai
déjà publié deux billets sur coulage
et couler au sens de « fuite (d’informations) »
et de « fuiter » : « Couler des infos » et « Le vaisseau de l’État fuit-il ou coule-t-il ? »
Le
verbe fuiter est déjà enregistré dans
des dictionnaires, par exemple le Larousse, même si l’Académie française a émis
des réserves :
Fuiter
Le 02 février 2012
Ce néologisme se répand au fur et à
mesure que sont divulguées des informations confidentielles. Faire fuiter
un sujet d’examen, Son nom a fuité, Laisser fuiter un document diplomatique.
Le terme de Fuite, bien installé
dans l’usage en ce sens figuré, est le seul qui doit être employé. On dira Il
y a eu une fuite, des fuites provenant de…, Une fuite a permis la
publication, la diffusion de…, Son nom a été divulgué en raison d’une fuite,
etc.
On pourra également utiliser le verbe Filtrer,
pris au sens figuré de Se répandre, parvenir à être connu en dépit d’obstacles
divers. La nouvelle a filtré malgré les précautions prises.
Le
terme fuiter n’est toujours pas
enregistré dans le Grand
Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française
(OQLF) ni traité dans sa Banque de dépannage linguistique (BDL). L’Office n’offre
toujours pas de traduction du verbe anglais to
leak (sauf dans les domaines de la marine et de la peinture).
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