Ce débat est au
demeurant venu reconfirmer, du moins en partie, l’influence malsaine qu’exerce
l’extrême droite sur la conversation
nationale, de la même manière qu’aux Pays-Bas, où se sont tenues des
législatives la semaine dernière en présence du candidat de la droite radicale
Geert Wilders.
– Guy Taillefer, « Une classe politique décomposée », Le Devoir, 22 mars
2017
Cette idée de « conversation nationale »
nous vient tout droit des États-Unis. Parmi les
exemples donnés par le Longman Dictionary of Contemporary English sous le thème
« National in Government topic »,
on peut lire l’exemple suivant : Clinton
has called for a national conversation
on race. Rappelons que William (Bill) Clinton fut président de 1993 à
2001.
Un blogueur américain note : « References
to a "national conversation" (or some version thereof) are common in
the news media and public discourse, especially among journalists and
politicians. »
Comme nous l’apprend Wikipédia,
The National
Conversation was the name given to the Scottish Government's public
consultation exercise regarding possible future changes in the power of the
devolved Scottish Parliament and the possibility of Scottish independence, a
policy objective of the Scottish National Party, who at the time were the
minority government with power over devolved affairs in Scotland, as the
Scottish Government. It culminated in a multi-option white paper for a proposed
Referendum (Scotland) Bill, 2010.
Pauline Marois, l’ancienne chef(fe) du Parti québécois
et ancienne première ministre, malgré ses connaissances limitées de l’anglais,
a contribué à introduire ce calque au Québec :
La chef du Parti québécois (PQ), Pauline Marois,
propose en effet aux militants péquistes d'oublier l'idée de tenir un
référendum au cours d'un premier mandat pour la remplacer, notamment, par celle
d'une vaste consultation appelée «conversation nationale».
– « Pauline Marois propose une ‘conversation nationale’ à la place d’un référendum », Le
Devoir, 6 mars 2008
Cette
citation d’un texte publié aujourd’hui dans Le
Devoir nous rappelle qu’en français on parle plutôt de débat public dans pareil
contexte : « Plus les
citoyens peuvent s’identifier à des partis qui représentent leurs idées, plus
ils seront motivés à participer au débat
public » (Denis Monière, « S’allier au diable pour battre les libéraux ? », Le Devoir,
24 mars 2017).
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