Dans
Le Devoir de ce matin on trouve une
sorte de manifeste : « Québec solidaire et la laïcité : choisir
la cohérence ». Le texte présente un certain intérêt du point de vue
linguistique puisqu’il adopte une des formes de l’écriture dite inclusive,
celle qui recourt à l’utilisation des points médians. En voici quelques
exemples :
Il faut pour cela défendre
l’interdiction du port de signes religieux aux policier.ère.s, juges,
procureur.e.s de la Couronne et gardien.ne.s de prison […] la
stigmatisation de certain.e.s de nos concitoyen.ne.s, notamment de confession
musulmane […] des employé.e.s de l’État […] fort.e.s d’une
position cohérente et rassembleuse quant aux signes religieux, nos député.e.s
auront beau jeu […]
En
1990, un des objectifs de la réforme de l’orthographe était de « faciliter
l’enseignement de l’orthographe ». L’écriture inclusive telle que la
pratique Québec solidaire, si elle devait s’imposer dans les écoles, ne
facilitera par l’enseignement de l’orthographe. C’est même une menace à sa
démocratisation puisqu’on rend plus difficile la maîtrise de
la langue écrite. On recréera une ancienne classe, celle des scribes, experts
dans la manipulation des nouvelles règles complexes.
J’ai
lu quelque part que les fondateurs de Québec solidaire étaient d’anciens
marxistes-léninistes. Il ne serait donc pas étonnant qu’on en vienne un jour si
ce parti prend le pouvoir, ce qu’à Dieu ne plaise, à voir une lutte des classes
dans les classes entre les élèves qui maîtriseront les règles de la nouvelle
orthodoxie politico-linguistique et les laissés pour compte – les Alphas et les
Epsilons du Meilleur des mondes.
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