mercredi 13 mars 2019

L’anglicisation et la confusion des idées



M. Parizeau, un peu comme Jean-François Lisée aujourd’hui, a cru suffisant de tomber sur son épée, sans pour autant admettre ses erreurs de parcours. Sans mea culpa. Le rideau est tombé, n’en parlons plus. L’honneur de l’homme est sauf, mais le dommage au parti, lui, est d’autant plus persistant qu’il n’a jamais été clairement identifié.
À force de détourner le regard, le ver s’est non seulement infiltré dans la pomme, il a fini par en manger les trois quarts.
‑ Francine Pelletier, « PQ, la lente agonie », Le Devoir, 13 mars 2019


Ce matin, la chroniqueuse Francine Pelletier se surpasse.


Je me suis demandé ce que pouvait bien signifier l’expression « tomber sur son épée ». Puis je me suis dit qu’il fallait peut-être la traduire littéralement en anglais, to fall on one’s sword, pour en trouver la signification. Voici ce qu’en dit le Webster : « to sacrifice one's pride or position ». Et l’Oxford, plus détaillé : « assume responsibility or blame on behalf of other people, especially by resigning from a position ».


« Le dommage au parti, lui, est d’autant plus persistant qu’il n’a jamais été clairement identifié » : comment expliquer la persistance de quelque chose qui n'a pas été défini ? J’imagine que la chroniqueuse voulait dire : le dommage est d’autant plus persistant que la cause n’en a jamais été trouvée.


Quant à la dernière phrase, elle défie l’entendement : le ver, à force de détourner le regard, s’est infiltré dans la pomme. Encore un exemple de brachylogie : pendant que les membres du PQ détournaient le regard, le ver s’est infiltré dans le fruit.


1 commentaire:

  1. J'ai lu l'article. J'ai hésité en lisant les phrases relevées. Mais je me suis dit qu'une professionnelle de l'écrit devait savoir s'y prendre et qu'elle le faisait sans doute bien! Il faut toujours se méfier des journalistes branchés à longueur de journée sur les médias anglophones et nord-américains.

    RépondreSupprimer