M. Parizeau, un peu comme Jean-François Lisée
aujourd’hui, a cru suffisant de tomber sur son épée, sans pour autant admettre
ses erreurs de parcours. Sans mea culpa. Le rideau est tombé, n’en parlons
plus. L’honneur de l’homme est sauf, mais le dommage au parti, lui, est
d’autant plus persistant qu’il n’a jamais été clairement identifié.
À force de détourner
le regard, le ver s’est non seulement infiltré dans la pomme, il a fini par en
manger les trois quarts.
‑ Francine Pelletier, « PQ, la lente
agonie », Le Devoir, 13 mars
2019
Ce matin, la chroniqueuse Francine
Pelletier se surpasse.
Je me suis demandé ce que pouvait bien
signifier l’expression « tomber sur son épée ». Puis je me suis dit
qu’il fallait peut-être la traduire littéralement en anglais, to fall on one’s sword, pour en
trouver la signification. Voici ce qu’en dit le Webster : « to sacrifice one's pride or
position ». Et l’Oxford, plus détaillé : « assume responsibility or blame on behalf of other
people, especially by resigning from a position ».
« Le dommage au parti, lui, est d’autant plus persistant qu’il n’a jamais été
clairement identifié » : comment expliquer la persistance de quelque
chose qui n'a pas été défini ? J’imagine que la chroniqueuse voulait dire : le dommage est d’autant plus
persistant que la cause n’en a jamais été trouvée.
Quant à la dernière phrase,
elle défie l’entendement : le ver, à force de détourner le regard, s’est
infiltré dans la pomme. Encore un exemple de brachylogie : pendant que les membres du PQ détournaient
le regard, le ver s’est infiltré dans le fruit.
J'ai lu l'article. J'ai hésité en lisant les phrases relevées. Mais je me suis dit qu'une professionnelle de l'écrit devait savoir s'y prendre et qu'elle le faisait sans doute bien! Il faut toujours se méfier des journalistes branchés à longueur de journée sur les médias anglophones et nord-américains.
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