Les comparaisons entre le
français du Québec et celui de la France donnent parfois lieu à des
généralisations […]
Le
Devoir, 3 août 2024
Mon
exemplaire du Devoir de samedi dernier m’ayant été livré en retard, ce n’est
qu’aujourd’hui que je peux commenter la chronique « La langue, une
question de registre et de classes sociales ». Je me contenterai de brefs
commentaires.
La
chroniqueuse cite l’autrice de l’essai États de langue, états d’âme :
« Ce n’est pas parce qu’on parle bien qu’on a une belle situation, mais
parce qu’on a une belle situation qu’on parle bien. » Parce qu’on a une
belle situation on parle bien : il faut vraiment ne jamais avoir
entendu des politiciens et des hommes d’affaires québécois pour écrire une
telle ânerie.
Je
cite encore la chroniqueuse : « Au Québec, les anglicismes font leur
entrée avec les paysans, peu instruits, qui gagnent les villes et sont mis en
contact avec l’anglais dans les usines, les manufactures et sur les chantiers
de construction. Les anglicismes sont dès le départ associés ‘ à
l’ignorance et à la pauvreté du prolétariat urbain ’. » C’est un peu
court. Il suffit de consulter l’ouvrage Les anglicismes dans le droit
positif québécois (Conseil de la langue française, 1984) de Wallace Schwabb
pour constater à quel point nos avocats et nos parlementaires ont contribué à l’anglicisation
de notre langue.
Dernière
remarque : « le faux anglicisme smoking (la forme anglaise est
plutôt smoking jacket), en usage en France, est accepté alors que
l’équivalent québécois, tuxedo, qui existe bel et bien en anglais, est
critiqué. » Tuxedo est un américanisme; en Angleterre, on dit dinner
jacket.
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