Je ne peux m’empêcher de
céder à ma mauvaise habitude de critiquer la chronique « Point de
langue » du Devoir (en l’occurrence celle du samedi 24 août).
Mais je me limiterai à deux points.
D’abord, il est paradoxal d’intituler
un article « Et si l'on dépassait les idées reçues sur l’orthographe ? »
quand la moitié en est consacrée à la féminisation.
Second point, la phrase « on
rejette une forme féminine parce que le mot désigne déjà un objet, comme la
cuisinière ou la cafetière ». Cette phrase n’est vraie que pour la Belgique
qui a connu ce que l’on a appelé la « guerre de la cafetière ». Certains
se sont opposés au féminin cafetière pour désigner une personne au
prétexte que le mot désignait déjà un objet. Quelqu’un a-t-il jamais entendu au Québec
le nom cafetier pour désigner le tenancier d’un débit de boissons ? Moi
pas. Et, conséquemment, j’irais jusqu’à émettre la proposition que, le masculin
n’étant à peu près pas utilisé chez nous, il n’y a guère de nécessité de féminiser
l’appellation.
Quant à l’exemple de cuisinière, la chroniqueuse prend le problème à l’envers. Dans les années 1950, à l’époque où l’on faisait sur les ondes la réclame de « mon beau poêle Bélanger », plusieurs s’objectaient au remplacement du mot poêle par le terme standard cuisinière justement parce que ce dernier désignait couramment une femme et non un objet. On ne peut donc pas se servir de cet exemple comme preuve du rejet de la féminisation.
La chroniqueuse devrait
mieux choisir ses exemples.
Un beau poêle Bélanger comme celui de mon arrière-grand-mère |
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