Voici
deux extraits du dernier livre de Ken Follett, Edge of Eternity, en français Aux
portes de l’éternité. Ils illustrent les conséquences de l’orthodoxie
linguistique actuelle : même si en anglais l’auteur a utilisé le mot
Negro, conforme à l’usage de l’époque du roman, les traducteurs se sont refusés
à utiliser le mot nègre.
*
* *
Chapitre 11 :
“The Pentagon hates segregation,” he said.
George raised his eyebrows. “Really ? I
thought the army was traditionally reluctant to trust Negroes with guns.”
Mawhinney lifted a placatory hand. “I know what
you mean. But, one, that attitude was always overtaken by necessity: Negroes
have fought in every conflict since the War of Independence. And two, it’s
history. The Pentagon today needs men of color in the military. [...]”
(p. 125)
« Le Pentagone est profondément
hostile à la ségrégation », déclara-t-il.
George haussa les sourcils. « Ah
bon? Je croyais que par tradition, l’armée hésitait à confier des fusils aux Noirs. »
Mawhinney leva une main
conciliante. « Je comprends ce que vous voulez dire. Mais primo, la
nécessité a toujours eu raison de ce principe : des Noirs se sont battus dans
tous nos conflits, depuis la guerre d’Indépendance. Secundo, cette attitude
relève du passé. Aujourd’hui, le Pentagone a besoin d’hommes de couleur dans l’armée.
[…] » (p. 155)
* * *
Chapitre 45:
“But you’re against the war, and you favor
civil rights for Negroes, albeit not too soon; [...].” (p. 809)
Pourtant vous êtes contre la
guerre, favorable aux droits civiques des Noirs, même si vous préférez que les
choses ne bougent pas trop vite. (p. 900)
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