Dans
les deux derniers billets, j’ai traité de la fiche « djihad » du Grand Dictionnaire
terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF). J’ai
alors découvert que le GDT n’avait pas de fiche sur deux dérivés très usités de
ce mot, djihadiste et djihadisme. Ce travail à la pièce qui
fait abstraction de la famille sémantique d’un mot montre une fois de plus que l’Office n’applique
plus les règles de la recherche terminologique, dans ce cas-ci celle voulant
que l’on
traite les mots par domaine et non en les prenant isolément.
Démonstration des conséquences de ce dérapage
Le Larousse en ligne
définit ainsi djihadiste : « relatif
au djihadisme; qui en est partisan ». Et djihadisme : « mot par lequel on désigne les idées et
l’action des fondamentalistes extrémistes qui recourent au terrorisme en se
réclamant de la notion islamique de djihad. »
Reprenons
maintenant la définition irénique de djihad
donnée par le GDT (« précepte
coranique qui invite les musulmans pratiquants à faire des efforts sur
eux-mêmes pour s'élever spirituellement ou moralement ») et
essayons de l’appliquer à un exemple tiré de la presse québécoise récente :
Un
djihadiste syrien de 20 ans a exécuté en public sa mère qui avait tenté de le
convaincre d'abandonner le groupe État islamique (La Presse, 8 janvier 2016).
Cela
donne : Un djihadiste syrien, c’est-à-dire
un partisan du précepte coranique qui invite les
musulmans pratiquants à faire des efforts sur eux-mêmes pour s'élever
spirituellement ou moralement, a
exécuté en public sa mère qui avait tenté de le convaincre d'abandonner le
groupe État islamique. Caractère absurde ou incomplet de la
définition du GDT. C.Q.F.D.
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