mardi 26 janvier 2016

Immigration et francisation : le jeu ambigu du Parti libéral


Extrait de l’article de Robert Dutrisac publié ce matin dans Le Devoir :

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Les cours de français boudés par les immigrants
Une majorité ignorant le français refusent de suivre les cours offerts par l’État
Environ 60 % des immigrants adultes qui ne connaissent pas le français en arrivant au Québec refusent de suivre les cours de français qui leur sont offerts gratuitement par l’État, une proportion en nette progression ces dernières années.
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Pour autant que je sache, la politique officielle du Québec sur l’immigration est toujours celle qui a été adoptée en 1990 par le gouvernement du Parti libéral. Elle reconnaît que les institutions publiques anglophones – dont les établissements des réseaux de la santé et des services sociaux – continueront à jouer un rôle dans l’intégration des immigrants :

Cependant, il est probable — et somme toute compréhensible — que certains de ces immigrants continueront de privilégier l’intégration à la communauté anglophone, surtout à la première génération. Par la suite, l’impact de la fréquentation de l’école française par leurs enfants devrait favoriser leur intégration progressive à la communauté francophone. Le Gouvernement reconnaît donc le rôle qu’ont à jouer certaines institutions anglophones — notamment celles du réseau de la santé et des services sociaux — dans l’intégration d’une partie des nouveaux arrivants ainsi que dans le soutien à la pleine participation des Québécois des communautés culturelles plus anciennes qu’elles ont accueillis dans le passé. C’est pourquoi, même si la priorité sera accordée à l’adaptation à la réalité pluraliste des institutions francophones où le rattrapage à effectuer est plus important, le Gouvernement soutiendra également, dans le cadre de sa politique d’intégration, les institutions anglophones » (Ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles, Au Québec pour bâtir ensemble, Énoncé de politique en matière d’immigration et d’intégration, 1990, page 15, note 8.)


Cette note, dissimulée en bas d’une page, le ministère de l’Immigration se garde bien de la brandir. À preuve, lors d’un séminaire au Conseil de la langue française dans les mois qui ont suivi la publication de l’énoncé de politique, j’ai posé une question sur cette note à une directrice du MIDI (alors appelé MICC). Elle m’a dit que je me trompais, qu’il n’y avait rien de tel dans la politique gouvernementale. Malheureusement, je n’avais pas sous la main mon exemplaire annoté. Immédiatement après le séminaire, dès que j’eus retrouvé le passage concerné, j’envoyai un courriel à la directrice en question. Faut-il s’étonner que je n’aie jamais reçu de réponse ?

1 commentaire:

  1. http://unamericainauquebec.blogspot.ca/2016/01/le-probleme-des-immigrants-au-quebec.html

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