Ce texte que j’avais envoyé à
quelques quotidiens a été publié ce matin dans Le Soleil :
Le premier ministre du Québec a annoncé que le salaire annuel des préposés aux
bénéficiaires serait dorénavant de 49 000 $. Pour bien marquer la
volonté du gouvernement de hausser le statut des préposés aux bénéficiaires, la
valorisation salariale pourrait s’accompagner d’un changement de dénomination :
on devrait les appeler des aides-soignant(e)s, ce qui correspond davantage à
leur travail et à l’importance qu’on veut leur donner.
L’appellation
«préposé aux bénéficiaires» présente deux défauts. D’abord, le mot préposé fait
trop référence au caractère subalterne du poste que l’on tente de valoriser.
Ensuite, le mot bénéficiaire est on ne peut plus mal choisi. De quoi
bénéficie-ton quand on paye 3000 $ et plus par mois et qu’on est laissé
dans ses excréments, qu’on est mal nourri, mal hydraté, comme on en a eu des
exemples dans certains de nos CHSLD depuis le début de la pandémie ?
Jusqu’à il y a
un mois, le Grand Dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la
langue française proposait l’appellation aide-soignant et déconseillait celle
de préposé aux bénéficiaires. L’Office a fait volte-face et accepte le terme
qu’il avait jusqu’à là déconseillé. Cette décision, qui maintient le statu quo,
est malavisée et ne contribue pas à la volonté du gouvernement de valoriser une
fonction essentielle.
L'Office me semble continuer à couper ou à raccourcir la branche de ses responsabilités. Les Québécois n'ont pas besoin qu'on leur reconnaisse le droit de multiplier les «viens voir mon char», «que veux tu comme breuvage?», «un café régulier avec ça?», «une pizza large»...
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