Aux États-Unis, on interpelle, on arrête, on bat, on
incarcère et, finalement, on tue les Noirs de façon éhontée. C’est un fait bien
documenté. On peut en dire autant des Autochtones dans ce pays. Au cours des
trois derniers mois, huit Autochtones ont été tués par la police canadienne.
— Francine Pelletier, « La théorie de la
pomme pourrie », Le Devoir, 17 juin 2020
Dans la première phrase, la chroniqueuse
parle des Noirs aux États-Unis et dans la deuxième elle ajoute qu’on peut en
dire autant des Autochtones « dans ce pays ». Pour un francophone
lambda, elle veut dire qu’on peut en dire autant des Autochtones aux
États-Unis. Mais cette interprétation est contredite par la phrase suivante où
on apprend qu’il s’agit des autochtones au Canada.
Comment expliquer cette maladresse ? C’est
bien simple : encore une fois notre belle âme multiculturaliste pense en
anglais. Quand on écrit « in this
country », on veut dire le pays où l’on vit.
Mais cette anglicisation de la pensée et,
par voie de conséquence de l’écriture, n’étonnera pas ceux qui se rappellent qu’elle
a déjà écrit que Jacques Parizeau était « tombé sur son épée » («to fall on one’s sword»)…
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