mercredi 17 juin 2020

Anglicisme rampant ou systémique?



Aux États-Unis, on interpelle, on arrête, on bat, on incarcère et, finalement, on tue les Noirs de façon éhontée. C’est un fait bien documenté. On peut en dire autant des Autochtones dans ce pays. Au cours des trois derniers mois, huit Autochtones ont été tués par la police canadienne.
— Francine Pelletier, « La théorie de la pomme pourrie », Le Devoir, 17 juin 2020


Dans la première phrase, la chroniqueuse parle des Noirs aux États-Unis et dans la deuxième elle ajoute qu’on peut en dire autant des Autochtones « dans ce pays ». Pour un francophone lambda, elle veut dire qu’on peut en dire autant des Autochtones aux États-Unis. Mais cette interprétation est contredite par la phrase suivante où on apprend qu’il s’agit des autochtones au Canada.


Comment expliquer cette maladresse ? C’est bien simple : encore une fois notre belle âme multiculturaliste pense en anglais. Quand on écrit « in this country », on veut dire le pays où l’on vit.


Mais cette anglicisation de la pensée et, par voie de conséquence de l’écriture, n’étonnera pas ceux qui se rappellent qu’elle a déjà écrit que Jacques Parizeau était « tombé sur son épée » («to fall on one’s sword»)…



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