vendredi 14 août 2020

À couvert du bon sens


J’ai déjà consacré deux billets au terme couvre-visage apparu au printemps. Il m’avait semblé disparaître de l’usage mais le voici qui réapparaît dans cette publicité du gouvernement du Québec (Le Devoir, 13 août 2020) :




Je ne comprends pas pourquoi le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) n’a toujours pas corrigé sa fiche « couvre-visage ». Ce terme est tout à fait inutile en français. Dans notre langue, ce qui couvre le visage, en tout ou en partie, s’appelle un masque. Voici ce qu'en dit le Trésor de la langue française informatisé :

I a. Objet recouvrant et représentant parfois tout ou partie du visage, qui est porté dans diverses occasions de la vie sociale selon les peuples et les époques.
b) Pièce d'étoffe recouvrant la totalité ou la partie supérieure du visage que l'on porte pour se dissimuler (portée, autrefois, par les femmes pour se protéger du soleil, du froid, etc.). 


Et voici le premier sens qu’en donne le dictionnaire de l’Académie (9e édition) :

Face de carton, de papier mâché, de cuir, etc., qu'on applique sur son visage pour se déguiser, dissimuler son identité. 


D’ailleurs le GDT, qui n’en est pas à une contradiction près, reconnaît le sens générique de masque dans une note de la fiche « masque chirurgical » : « Le terme masque facial n’est pas retenu, un masque servant pas définition à couvrir le visage. » Et cela après avoir écrit dans la définition que le masque « couvre le nez et la bouche ».

P.S.: j'ai laissé de côté masque de procédure qui figure dans la pub gouvernementale, qui est évidemment un calque à éviter, ce que ne conteste pas le GDT pourtant porté sur l'acceptation des calques.


1 commentaire:

  1. Masque «de procédure» me semble une appellation étrangère. Masque de travail? Masque de bureau? On n'a pas de «chemise de procédure» dans les hôpitaux.

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