Je reviens sur la Politique de l’emprunt linguistique publiée en 2017 par l’Office
québécois de la langue française (OQLF) et sur sa définition de calque
sémantique, notion absurde. Voyons ce qu’écrit l’OQLF :
Calque sémantique : Unité
lexicale préexistante dans une langue emprunteuse, à laquelle on associe un
nouveau sens par la traduction d’une unité lexicale d’une autre langue.
Qu’en termes complexes ces choses-là sont
dites ! Et encore manque-t-il un élément important dans la définition: la traduction littérale.
Ce que l’OQLF appelle un calque sémantique
est, plus simplement, un emprunt sémantique, c’est-à-dire la traduction
littérale d’un mot étranger : mouse
(informatique) devient souris en
français. La première politique de l’emprunt de l’Office (1980) avait une
définition beaucoup plus simple : « sens nouveau ajouté à un mot déjà
existant dans une langue à partir d’une autre langue ». C’était trop
simple.
Dans la première politique de l’Office, la
notion de calque sémantique était absente parce qu’elle est en elle-même
absurde. Car le calque est nécessairement syntagmatique (il faut la présence d’au
moins deux éléments l’un à côté de l’autre). Le calque est la « traduction
littérale dans une langue d’une expression d’une autre langue. La notion de
calque s’applique également à un mot simple, analysable en éléments que l’on
traduit littéralement ».
Exemples
d’expressions traduites littéralement : sky-scraper > gratte-ciel,
to speak through one’s hat > parler à travers son chapeau.
Exemple
d’un mot simple analysable en éléments que l’on traduit littéralement : listing > listage.
L’Académie française, où on sait encore
écrire un français simple, s’exprime ainsi sur ces questions :
Aux
emprunts proprement dits, il convient d’ajouter les emprunts sémantiques (qui
consistent à donner une nouvelle acception, anglaise en l’occurrence, à des
mots français existants comme conventionnel ou négocier), les
réintroductions de termes anciennement empruntés au français par l’anglais
(comme chalenge, coach), et les calques (traductions terme à terme de
l’anglais comme guerre froide, cols blancs et cols bleus, homme de la
rue...).
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