samedi 1 août 2020

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?


Je reviens sur la Politique de l’emprunt linguistique publiée en 2017 par l’Office québécois de la langue française (OQLF) et sur sa définition de calque sémantique, notion absurde. Voyons ce qu’écrit l’OQLF :

Calque sémantique : Unité lexicale préexistante dans une langue emprunteuse, à laquelle on associe un nouveau sens par la traduction d’une unité lexicale d’une autre langue.


Qu’en termes complexes ces choses-là sont dites ! Et encore manque-t-il un élément important dans la définition: la traduction littérale.


Ce que l’OQLF appelle un calque sémantique est, plus simplement, un emprunt sémantique, c’est-à-dire la traduction littérale d’un mot étranger : mouse (informatique) devient souris en français. La première politique de l’emprunt de l’Office (1980) avait une définition beaucoup plus simple : « sens nouveau ajouté à un mot déjà existant dans une langue à partir d’une autre langue ». C’était trop simple.


Dans la première politique de l’Office, la notion de calque sémantique était absente parce qu’elle est en elle-même absurde. Car le calque est nécessairement syntagmatique (il faut la présence d’au moins deux éléments l’un à côté de l’autre). Le calque est la « traduction littérale dans une langue d’une expression d’une autre langue. La notion de calque s’applique également à un mot simple, analysable en éléments que l’on traduit littéralement ».

Exemples d’expressions traduites littéralement : sky-scraper > gratte-ciel, to speak through one’s hat > parler à travers son chapeau.

Exemple d’un mot simple analysable en éléments que l’on traduit littéralement : listing > listage.


L’Académie française, où on sait encore écrire un français simple, s’exprime ainsi sur ces questions :

Aux emprunts proprement dits, il convient d’ajouter les emprunts sémantiques (qui consistent à donner une nouvelle acception, anglaise en l’occurrence, à des mots français existants comme conventionnel ou négocier), les réintroductions de termes anciennement empruntés au français par l’anglais (comme chalenge, coach), et les calques (traductions terme à terme de l’anglais comme guerre froide, cols blancs et cols bleus, homme de la rue...).



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