L’étude de Davy Bigot intitulée « De la norme grammaticale du français parlé au Québec », parue dans Identités linguistiques, langues
identitaires : à la croisée du prescriptivisme et du patriotisme (Arborescences, revue d’études
françaises, Département de français, Université de Toronto, 2011, no 1),
avait échappé à mon attention. Je me permets d’en reprendre la conclusion :
Dans un premier temps, nous avons vu que le débat
sur la norme du français au Québec a vite opposé deux principales positions :
d’un côté les partisans en faveur d’une norme internationale, de l’autre, les
partisans en faveur d’une norme qui tient compte des usages réels au Québec.
Nous avons également vu que selon Barbaud (1998a, 1998b), le problème venait de
la concurrence des formes grammaticales standard et vernaculaires dans le
discours des élites québécoises. Il affirmait d’ailleurs que si la norme
linguistique du français québécois oral devait être basée sur le parler de
l’élite, cela poserait d’énormes problèmes communicationnels avec le reste de
la francophonie et qu’il y aurait une diglossie entre l’oral et l’écrit au
Québec. Mon étude démontre que cela ne peut pas être le cas, puisque les
membres des élites sociale et culturelle du Québec emploient de façon homogène
un modèle grammatical oral très proche de celui présenté dans Le bon usage
(donc de l’écrit). Dans une étude parue récemment, Maurais souligne que les
Québécois «croient que leur variété de langue tend à se rapprocher des autres
variétés de français» (Maurais 2008 : 113). Les résultats obtenus à
partir de l’examen du corpus Le Point tendent à démontrer que c’est le cas pour
ce qui est de leur norme grammaticale orale. Ces mêmes résultats viennent aussi
appuyer directement les positions de Corbeil (1993, 2007), de Nemni (1998) et
du CLF (2007).
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*On trouvera les références
complètes dans l’article de Davy Bigot republié sur le site d’Érudit.
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