jeudi 13 août 2020

Idiosyncrasie normative


Le hasard fait qu’en furetant sur Internet je vois une vidéo dans Youtube intitulée « How to Write a Cover Letter in English ». Cela me donne l’idée d’aller vérifier comment le Grand dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) traduit cover letter. Le terme privilégié est lettre d’accompagnement. Cela m’étonne parce que, pendant toutes les années où j’ai été coordonnateur d’un réseau de chercheurs de l’Agence universitaire de la Francophonie, nous n’utilisions que le terme lettre de motivation. Le GDT donne bien ce terme comme synonyme, avec lettre de candidature. Mais on se demande bien pourquoi il privilégie le terme qui est le moins courant, du moins à en juger par le nombre de pages Internet où il apparaît :

Pages Internet où apparaissent les termes…

Nombre
Pourcentage
lettre de motivation
21 600 000
73,7
lettre d’accompagnement
2 900 000
9,9
lettre de candidature
4 800 000
16,4
En date du 12 août 2020


En apparence les trois termes sont aussi corrects les uns que les autres et on s'interroge sur les motifs du GDT pour ne pas privilégier le plus courant. Mais on peut tout de même se demander si lettre d’accompagnement, mis en évidence par le GDT, n’est pas près d’être un calque. Certes on n’a pas traduit servilement cover letter par lettre de couverture (qu’on entend en français québécois) mais on a choisi la forme qui s’en rapprochait le plus et qui, par ailleurs, correspond le moins à la définition donnée. Sans doute parce que l’anglais utilise motivation(al) letter à côté de cover letter a-t-on essayé d’éviter d’accorder plus d’importance à lettre de motivation, qui aurait pu trop facilement être critiqué comme un calque.


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