mardi 1 novembre 2011

La courante



Depuis que j’écris des billets sur le Grand Dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française, j’ai à plusieurs reprises mentionné l’introduction curieuse, dans un dictionnaire en principe spécialisé, de l’étiquette [langue courante] que l’on accole à des mots qui figurent dans les entrées. En voici quelques exemples :




J’ai déjà fait remarquer que l’on ne savait pas au juste à quoi fait référence l’étiquette [langue courante] : à des mots familiers du français général, donc qui seraient aussi d’usage courant dans d’autres pays francophones, ou à des mots couramment utilisés au Québec seulement ? Or, voilà que la fiche canneberge vient faire la preuve que cette étiquette est vraiment un fourre-tout :


quasi-synonyme(s)
   mocauque n. f. [langue courante]
   atoca n. m. [langue courante]
   ataca n. m. [langue courante]
   gros atoca n. m. [langue courante]
   pomme de pré n. f. [langue courante]


Cinq entrées [langue courante], c’est sans doute un record ; en tout cas, je n’ai pas encore trouvé mieux. Mais le plus intéressant, c’est tout de même la note qui les accompagne : « Les termes atoca (variante ataca) et gros atoca sont davantage employés au Québec, alors que pomme de pré et mocauque sont particuliers au français acadien. » Donc, le GDT utilise l’étiquette [langue courante] lorsqu’il met en entrée les acadianismes. Et, du coup, l’Office québécois prend sous son aile le français acadien.


Et si la marque [langue courante] n’avait rien à faire dans un dictionnaire terminologique ?


Puisque nous sommes dans les courantes, profitons-en pour en écouter une dans l'interprétation de Mstislav Rostropovitch :



Je n’y résiste pas et j’ajoute une photo du gala de réouverture du Bolchoï de vendredi dernier où l’on voit Mme Rostropovitch (la grande soprano Galina Pavlovna Vichnevskaïa) en compagnie du patriarche de toutes les Russies. Oui, il y a des pays où ce sont les hommes qui portent le voile dans l'espace public !

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