[…] à la suite du départ de la conseillère Lucie Cardyn, il ne reste plus
que trois conseillères et la mairesse, Marie Cinq-Mars. Mindy Pollak, de Projet
Montréal, vote systématiquement en bloc avec la mairesse. Comme on se retrouve
avec deux votes contre deux, Marie Cinq-Mars en profite pour utiliser
systématiquement son droit au vote prépondérant, ce qui bloque l’opposition des
deux autres conseillères et donne à la troisième un poids démesuré par rapport
à elles. Or la mairesse a utilisé par dix fois son vote prépondérant en deux
séances.
— Micheline Bail, « Outremont :
quand deux votes en valent trois », opinion publiée dans Le Devoir du 16 février 2015
Depuis
plusieurs jours, il est beaucoup question dans les médias du « vote
prépondérant » de la mairesse d’Outremont. La banque de données
terminologiques Termium d’Ottawa préfère le terme « voix prépondérante »
et note que « vote prépondérant » est un anglicisme. Le Lexique des élections / Elections
Glossary publié en 1988 par le Bureau des traductions d’Ottawa précise à la
page 10 : « L’Office de la langue française recommande ‘voix
prépondérante’ plutôt que ‘vote prépondérant’ ».
Que
dit l’Office de nos jours ? On ne trouve rien sur « vote prépondérant »
et « voix prépondérante » dans la Banque de dépannage linguistique.
Quant au Grand Dictionnaire terminologique, il illustre une fois encore qu’il devient de
plus en plus un fourre-tout :
La
première fiche, sans indication d’auteur (il s’agit peut-être d’une fiche de l’Office,
mais pourquoi ne pas l’indiquer ?), a une note qui explique qu’employer « vote
prépondérant », « c’est commettre un anglicisme ».
La
deuxième fiche accepte, sur un pied d’égalité, « vote prépondérant »
et « voix prépondérante ».
Quant
à la troisième, elle n’a que « vote prépondérant » comme équivalent
de « casting vote ».
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