Mado Lamotte est de passage au Capitole* de
Québec. Je viens d’entendre une journaliste d’« Ici Radio-Canada
Première » la (le) qualifier de personnificateur féminin (en clair : woman impersonator).
J’ai été étonné de trouver ce commentaire
politique engagé sur le site de la diva :
Au secours, appelez le
911, J.E. et Denis Lévesque, le Québec est sens dessus dessous, Philippe-le
gros nounours-Couillard et ses libéraux corrompus sont de retour au pouvoir
après une trop courte pause de 18 mois. Mais qu’est-ce qu’on va faire ?
C’est ben épouvantable ! On déménage en Europe ou on s’annexe à l’Islande ?
Le
Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue
française (OQLF) n’a pas de fiche « personnificateur féminin » ou « woman
impersonator ».
En
revanche, il a une fiche drag queen, traduction travelo (note :
« familier »). Et il a deux fiches « travesti » : cross-dresser
et transvestite (mais sans mention du mot familier travelo).
Aucune de ces fiches n’est l’œuvre d’un terminologue de l’OQLF.
Tout
cela pourrait être ramené dans une seule fiche, en y ajoutant le terme anglais woman
impersonator dont le seul équivalent français standard est pour l’instant travesti
(dont l’équivalent dans le registre familier est travelo).
J’avais déjà noté que, dans le Franqus (devenu
depuis Usito), on ne trouvait pas « personnificateur féminin »,
pourtant bien attesté en français québécois (voir mon billet « Les lacunes du Franqus dans la description du français standard en usage au Québec »).
Je rappellerai que, pour Littré, le
personnificateur est « celui qui personnifie. Plutarque, en personnificateur de l'histoire,
peint plus qu'il ne raconte, [Lamartine, dans le
Dict. de POITEVIN.] »
________
* Écrit Capitole
plutôt que Capitol (à l’anglaise) grâce
à une campagne de l’Asulf : merci, juge Auclair !
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