On aura remarqué que, dans mes billets sur le « québécois standard illustré par l’exemple », j’ai mis « en prime » des planches de la version « en québécois » de l’album de Tintin Coke en stock renommé, pour des raisons qui m'apparaissent toujours obscures, Colocs en stock.
www.librairiemonet.com/blogue/2009/humeur/tintin-en-joualvert |
À l’automne 2008, quand on a annoncé la parution prochaine de cet album, puis lors de sa parution à l'automne 2009, il y a eu un grand émoi : dans la presse des dizaines d’articles ont traité de la question. Ceux dont on aurait pu attendre le plus qu’ils se réjouissent de l’occasion ainsi offerte d’illustrer la langue québécoise standard ont, au contraire, adopté une attitude de rejet. Pourquoi ne pourrait-on pas traduire Tintin dans notre « variante nationale » alors qu'on le réclame à cor et à cri pour les films ? Je ne me hasarderai pas à répondre à cette question pour le moment.
La journaliste Odile Tremblay résume ainsi la deuxième planche de l’album Colocs en stock :
« À la brunante », en sortant « des vues », Tintin et Haddock viennent de percuter le général Alcazar qui visiblement ne veut pas se faire trop loquace. « C'est ça. Astheure, i faut que j'y aille. Adios, amigos! », lance-t-il. Et le capitaine de souligner: « Eh ben! Franchement! I yé pas très jasant, vot'Alcazar! Entékâ, i nous a fait une belle façon. » (Odile Tremblay, « Joual en stock », Le Devoir, 24 octobre 2009)
Odile Tremblay poursuit :
Quoi? Le chef des armées de la république de San Theodoros et farouche détracteur du général Tapioca parle le joual ? Oui, et il n'est pas le seul: le célèbre reporter du Petit Vingtième, son copain Archibald, son chien Milou, Nestor, le petit Abdallah, Dupond et Dupont, Tournesol et tous les autres personnages de Coke en stock en font autant dans Colocs en stock (Casterman), première édition des aventures de Tintin en français du Québec. (Ibid.)
Un de ces jours, je me propose de faire un billet plus détaillé sur le débat qui a entouré la publication de cet album de Tintin. Pour l’heure, je me contente de souligner le fait que, pour son responsable, il s’agit d’une adaptation en français québécois mais que les commentateurs ont souvent parlé plutôt d’une version en joual, comme on le voit sous la plume d’Odile Tremblay. Alors, québécois ou joual ? Jugeons-en sur preuves.
Version en québécois
Casterman via www.zoneculture.com/lit_colocsenstock.html |
Casterman via espritvagabond.blogspot.com |
Casdterman via www.zoneculture.com/lit_colocsenstock.html |
Casterman via www.zoneculture.com/lit_colocsenstock.html |
Notons certaines fantaisies orthographiques :
Passé-moé = passez-moé
Les chars d’assauts = les chars d’assaut
Tu m’la d’mandé = tu m’l’as d’mandé
J’té-tu dis ça = j’t’ai-tu dit ça
Parodie de Tintin en joual
www.librairiemonet.com/blogue/2009/humeur/tintin-en-joualvert |
En prime, une planche de Tintin en ch’ti :
Casterman via www.bedetheque.com/serie-16423-BD-Tintin-En-langues-regionales__1.html |
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