mercredi 4 mai 2011

Quel micmac !

Le québécois standard illustré par l’exemple /3

Voici la suite d’une série de billets qui seront mis en ligne de façon irrégulière. Ils seront consacrés à la langue de « l’élite intellectuelle, politique et scientifique québécoise, qui possède un français de qualité tout en incluant dans leurs [sic] discours des mots, des expressions, des références, des sens différents du français de France. » L’objectif est seulement de démontrer l’absurdité de soutenir que l’ « usage valorisé, nous le retrouvons [retrouvons ? était-il perdu ?] dans l’ensemble des textes de divers genres écrits par la classe instruite de notre société. » Et qu’il est tout aussi absurde de dire que le bon usage est « la somme des usages linguistiques utilisés au Québec »[1].
J’emprunte aujourd’hui mon exemple au blogue d’Antoine Robitaille « Mots et maux de la politique » (Le Devoir, 3 mai 2011). Antoine Robitaille cite une longue déclaration, basée sur un texte (nous sommes donc loin de l’improvisation), d’un député qui est un ancien enseignant, ancien directeur d’école et ancien directeur général d’une commission scolaire, donc de quelqu’un qui est à ranger a priori dans « la classe instruite de notre société ». Les caractères gras et les remarques entre crochets sont de M. Robitaille :
«Ces nations sont les premières [sic] habitants de notre territoire. Ce sont eux [sic] qui ont accueilli les premiers [sic] Européens. Ces communautés sont réparties dans différentes régions qui enrichissent... là... nos régions par leur présence. Je  pense  ici aux  Inuits, aux  Cris, aux  Naskapis   [M. Matte prononce Naskapissses] dans le nord du Québec, aux Innus  [M. Matte prononce INNOUSSSES, ce qui déclenche un début de fou rire] sur la Côte-Nord, aux  Micmacs  dans  la  péninsule  gaspésienne, aux  Algonquins  en    Abitibi-Témiscamingue.   Aux Hurons [M. Matte prononce Zurons] de Québec, aux Atikamek de la Haute-Mauricie, aux Mohawks près de Montréal, aux Malécites du Bas-Saint-Laurent, aux Abénaquis du centre du Québec, ainsi que... plusieurs de mes collègues députés comptent des communautés dans leur comté. Toutes ces communautés sont désireuses d'être parties prenantes de notre développement socio-économique... et qui se déploient dans nos régions au même titre que les non-autochtones. Historiquement, le Québec a signé des ententes importantes avec les premières nations et les Inuits et a posé des gestes concrets et porteurs pour l'avenir de nos relations. Ici, je voudrais mentionner que nous avons signé justement avec la nation huronne-wendate un [sic] entente pour la route 175. C'est déjà un geste concret, qui fait en sorte que cette nation-là est heureuse. Ça va lui permettre d'avoir une fierté, de pouvoir développer la formation de la main-d'oeuvre et de faire en sorte de pouvoir participer à la richesse de notre province. Ces gestes ont permis d'établir des balises solides pour l'essor entre [sic] les entreprenariats autochtones et je pense à des compagnies comme Air Inuit et Air Creebec [M. Matte prononce Air Greekbec] qui sont des exemples concluantes [sic] de ce que peuvent accomplir les autochtones du Québec. Ou encore à l'Hôtel-Musée des premières nations de Wendake [M. Matte prononce Wendéte] dont [sic] j'ai eu l'occasion de visiter. Et j'encourage aussi ceux qui n'ont pas eu le plaisir...ou l'occasion... [fou rire]... je m'eScuZe...»

En prime :
Le québécois standard illustré par l’exemple /4

Casterman via espritvagabond.blogspot.com



[1] Textes cités par Diane Lamonde, Anatomie d’un joual de parade, Montréal, Varia, 2004, p. 53.

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