jeudi 22 mars 2012

Dégel : le printemps arrive enfin


  
Le hasard de mes recherches m’a amené sur la page de Wikipédia consacrée au Grand Dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française. J’y ai lu la remarque suivante :


Lorsque les traductions d'un mot diffèrent en français québécois et en français de France, les deux sont présentées. Par exemple, l'expression « cerebrovascular accident » (CVA) est traduite par « accident cérébrovasculaire » (ACV) au Québec et par « accident vasculaire cérébral » (AVC) en France.


Comme il me semblait bien que l’usage avait évolué au Québec sur ce point, j’ai voulu vérifier si le GDT en avait tenu compte et là, heureuse surprise, je me suis rendu compte que ce ne sont pas tous les terminologues de l’Office qui sont en mode rétropédalage. En effet, une nouvelle fiche, datée de 2011, met en entrée principale la forme accident vasculaire cérébral.


Une note tente de justifier l’ancienne forme, gardée comme synonyme[1]. Sans vouloir trop chicoter, je constate tout de même que la justification du terme accident cérébrovasculaire par la comparaison avec le mode de composition du mot physiopathologie ne tient pas la route : dans le premier cas, nous avons la forme nom + adjectif, dans le second il n’y a qu’un nom.


On a corrigé récemment la fiche vélo stationnaire à la suite d’une demande du juge Robert Auclair. On vient de voir que la fiche accident cérébrovasculaire a été modifiée pour mieux tenir compte de l’évolution de l’usage. Et on vient d’enlever l’une des deux illustrations de la fiche vélo d’intérieur, celle qui portait la mention « courtoisie de Planète fitness gym » et dont Lionel Meney, dans son blog, avait noté qu’elle comportait un anglicisme par ailleurs refusé par le même GDT. Doit-on comprendre que le message lancé par dix-neuf anciens terminologues de l'OQLF commence enfin à passer ?



[1] « […] le terme accident cérébrovasculaire n'est pas pour autant à rejeter. Il est en effet conforme au système linguistique de la langue française; il est construit sur le modèle des composés dont les parties entretiennent entre elles un rapport de subordination (hypertension rénovasculaire, physiopathologie et gradient alvéolocapillaire, par exemple). »

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