Aujourd’hui, une simple curiosité trouvée
dans le Grand Dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue
française.
Le GDT livre des résultats légèrement
différents si l’on fait la recherche en partant du mot caméraman plutôt que du mot cadreur.
Si l’on tape le mot caméraman, le GDT n’offre qu’une fiche de 1994 avec en entrée
principale le terme caméraman, comme
synonyme cadreur et comme
quasi-synonyme opérateur. Sans
mentionner que cadreur a été officialisé
par la France en 1983. On indique que le pluriel est caméramans – intégration au système morphologique du français
oblige. Le GDT est ici fidèle à sa logique d’intégrer les emprunts dans le
système morphologique français (comme pour les emprunts qui sont déjà au
pluriel en italien ou en inuktitut : des
spaghettis et non des spaghetti, un Inuit et non un Inouk).
Plus curieusement, le GDT signale que le
mot caméraman est masculin ou
féminin.
Pourtant, toujours selon le même GDT, le
féminin de recordman est recordwoman…
Et l’intégration morphologique alors ?
Maintenant, si l’on tape le mot cadreur, le GDT offre deux fiches, l’une
sur cadreur (sans date; mais surtout sans mention du synonyme caméraman), l’autre
étant celle de 1994 dont nous venons de traiter et qui donne caméraman en entrée principale. On a
omis d’harmoniser les deux fiches.
Le plus curieux dans tout cela, c’est quand
même qu’il n’y ait aucune mention du fait que le terme cadreur a été normalisé en France. Pourtant, le GDT intègre depuis
quelques années des fiches produites par des organismes français (comme l’Institut
national du sport et de l'éducation physique).
Dernière curiosité, le
politiquement correct est présent dans la fiche française qui donne comme terme
anglais camera person. Et pourtant, la
fiche a été rédigée en 1983, soit il y a près de trente ans. Il est piquant de rappeler qu’une
bonne décennie plus tard, lors de la discussion, à l’Assemblée
nationale de France, du projet de loi réformant la Cour d’assises, des
critiques s’étaient élevées contre la formulation du serment des jurés, selon
laquelle même une femme aurait dû s’engager à faire preuve de « l’impartialité
et de la fermeté qui conviennent à un homme probe et libre ». À ceux
qui demandaient de remplacer le mot « homme » par « personne »,
Jacques Toubon, alors garde des Sceaux, avait répondu, cinglant : « C’est
du canadien, du québécois, du langage des Nations Unies, du politiquement
correct, mais ce n’est pas du français... »
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