dimanche 13 mars 2016

Raquetteur est-il un mot québécois ?


La dernière Infolettre Usito (dont j’ai déjà parlé le 10 mars) comprenait un texte sur les raquetteurs : « Raquetteur est-il un mot québécois ? » Le mot aurait deux sens : « le premier, panfrancophone, désigne une personne qui se déplace sur la neige en raquettes; le second, propre au Québec et absent des dictionnaires français, désigne un adepte de la raquette en tant que sport d’hiver ».


Dans son blog Carnet d’un linguiste, Lionel Meney remet en cause l’affirmation de l’équipe d’Usito : « si l'on se donne la peine de vérifier l'usage réel, et pas seulement celui décrit par les dictionnaires, si l'on se donne la peine, par exemple, d'aller sur les sites français consacrés au sport de la raquette à neige (de nos jours, pas besoin d'être un lexicographe professionnel, tout le monde peut le faire grâce à Internet…), on constate du premier coup d'œil que cet emploi supposément 'propre au français québécois' est courant… en France. »


L’équipe d’Usito a une vision du français de France qui le réduit aux mots consignés dans quelques dictionnaires généraux. Usito construit un artéfact, le français de France comme il se l’imagine. C'est bien ce que montre Lionel Meney.


Quand on fait de la lexicographie à la manière d’Usito, on ne note pas toujours les cas d’homonymie. Dans l’article « raquetteur », pas de mention de l’homonyme racketteur.


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