La dernière Infolettre Usito (dont j’ai déjà parlé
le 10 mars) comprenait un texte sur les raquetteurs : « Raquetteur
est-il un mot québécois ? » Le mot aurait deux sens : « le
premier, panfrancophone, désigne une personne qui se déplace sur la neige en raquettes;
le second, propre au Québec et absent des dictionnaires français, désigne un
adepte de la raquette en tant que sport d’hiver ».
Dans son blog Carnet d’un linguiste, Lionel Meney remet en cause l’affirmation de
l’équipe d’Usito : « si l'on se donne la peine de vérifier l'usage réel, et pas
seulement celui décrit par les dictionnaires, si l'on
se donne la peine, par exemple, d'aller sur les sites français consacrés au
sport de la raquette à neige (de nos jours, pas besoin d'être un lexicographe
professionnel, tout le monde peut le faire grâce à Internet…), on constate du
premier coup d'œil que cet emploi supposément 'propre au français
québécois' est courant… en France. »
L’équipe d’Usito a une vision du français de France qui le
réduit aux mots consignés dans quelques dictionnaires généraux. Usito construit
un artéfact, le français de France comme il se l’imagine. C'est bien ce que montre Lionel Meney.
Quand on fait de la lexicographie à la manière d’Usito, on ne
note pas toujours les cas d’homonymie. Dans l’article « raquetteur »,
pas de mention de l’homonyme racketteur.
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