Le dernier numéro du Bulletin d’histoire politique (19/3, avril 2011) contient, sous le titre « Des remises en question irrecevables », une critique par le démographe Michel Paillé du document Suivre l’évolution politique au Québec au XXIe siècle (2009) du Conseil supérieur de la langue française. Dans ce court document (11 pages), le Conseil énonce les « grandes lignes éditoriales » de ce que devrait être le prochain bilan quinquennal de la situation linguistique que doit produire l’Office québécois de la langue française et il soulève « quelques questions méthodologiques ».
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Parmi ses recommandations méthodologiques, le Conseil propose de ne pas corriger le périmètre de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal dans l’établissement de statistiques diachroniques. Il faut savoir que Statistique Canada redéfinit les limites de chaque RMR d’un recensement à l’autre pour tenir compte des déplacements quotidiens des travailleurs, ce qui a comme conséquence qu’au fil des recensements le territoire et sa population s’accroissent : en 2006, la RMR de Montréal comptait ainsi sept localités (30 000 personnes) de plus qu’en 2001. Michel Paillé a beau jeu de montrer le caractère invraisemblable de la proposition du Conseil puisque même Statistique Canada rajuste les périmètres dans sa production de séries chronologiques de données pour s'assurer que les territoires comparés ne varient pas.
Mentionnons seulement une autre des recommandations du Conseil, celle demandant que, dans les études portant sur la langue de travail, les données soient compilées selon le lieu de travail et non selon le lieu de résidence. Le Conseil omet seulement de mentionner que, dans son indice de langue d’usage publique (ILUP) de 1999, il avait lui-même compilé les données selon le lieu de résidence, ce qui lui avait été vivement reproché à l’époque : cordonnier mal chaussé…
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