vendredi 22 mai 2020

La néologie en temps de pandémie/ 7


Le GDT de l’OQLF et
la banque de données linguistiques Termium (Ottawa)


Le Bureau de la traduction du gouvernement du Canada a mis en ligne un « Lexique sur la pandémie de COVID-19 ». Il est intéressant de comparer ce lexique à la liste des « Fiches et articles en lien avec la COVID-19 » de l’Office québécois de la langue française (OQLF). Dans le premier cas, j’utilise la version du 7 mai 2020, dans le second celle du 6 mai.


Le journaliste Stéphane Baillargeon du Devoir nous apprend que la liste de l’OQLF comprend 68 termes et sept articles de la Banque de dépannage linguistique. Je n’ai pas refait le compte.


La liste fédérale compte 200 entrées, toute une différence. Une lecture rapide fait voir que ce sont des termes extrêmement utiles aux traducteurs et aux interprètes dans leur travail quotidien : c’est ainsi qu’on y trouve dans les deux langues officielles même des titres de lois mentionnées régulièrement dans les conférences de presse du premier ministre du Canada et de ses conseillers scientifiques. Malheureusement, contrairement aux fiches habituelles de la banque Termium, les fiches de ce lexique ne donnent pas leurs références. J’ai toujours trouvé qu’il était utile qu’une fiche de Termium indique que sa seule source d’information pouvait être un fonctionnaire d’Ottawa ou de Moncton : c’est une invitation à la méfiance et à pousser la recherche, à condition, bien entendu, de ne pas travailler dans l’urgence.


Même si elle est plus longue que celle de l'OQLF, la liste fédérale est malgré tout loin d'être complète: c'est ainsi qu'on n'y trouve pas des termes aussi fréquents actuellement que «distanciation sociale», «gestes barrière» ou «préposé aux bénéficiaires».


J’ai déjà dit, dans des billets précédents, ce que je pensais de la liste des « Fiches et articles en lien avec la COVID-19 » de l’Office québécois de la langue française (OQLF). Elle ne fait guère le poids face à la liste fédérale. Et elle ne doit pas être très utile au premier ministre du Québec dont, de toute façon, les problèmes linguistiques sont loin de n’être que terminologiques. D’ailleurs, la plupart des intervenants aux conférences de presse de moins en moins quotidiennes devraient suivre en priorité un cours d’orthophonie, l’émission Infoman nous en montre la nécessité toutes les semaines. Mais reconnaissons que c’est dicile de dégager du temps pour ce genre d’activité quand il y a tant de problèmes beaucoup plus urgents à régler. Rappelons toutefois que le général De Gaulle, pourtant connu pour ses talents d’orateur, recevait une heure par semaine, entre les attentats de l’OAS, celui du Petit-Clamart et les commémorations de l’appel du 18 juin, un acteur de la Comédie française pour recevoir des cours de diction.


En terminant, pourquoi pas une balade en ce début de déconfinement?





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