Dans
le billet précédent, j’ai cité des données de mon enquête sur le vocabulaire
des Québécois, effectuée en 2006 et publiée en 2008. Permettez-moi d’y revenir.
On
a demandé en 2006 à un échantillon représentatif d’habitants des régions
métropolitaines de Montréal et de Québec comment ils nommaient un certain
nombre d’objets dont on leur présentait l’illustration. À l’image d’une
cuisinière, 52,3 % ont déclaré utiliser le terme standard. Précisons tout
de suite qu’il s’agit de leur usage
déclaré, pas nécessairement leur usage
réel. Par ailleurs, 22,7 % ont déclaré utiliser plutôt le québécisme poêle. Il est même possible que, dans la
vie réelle, le québécisme soit plus utilisé que le terme standard. Il est tout
aussi possible que les enquêtés ont pensé qu’on leur demandait plutôt quel est
le bon terme, ou le terme que l’on utilise en bon français, et pour cette raison
ils ont été plus nombreux à répondre cuisinière.
Peu importe la motivation de la réponse, il n’en demeure pas moins que la
majorité des personnes interrogées ont déclaré utiliser le terme standard.
On
a aussi posé la question : « existe-t-il un autre mot ? »
pour désigner l’objet représenté sur l’illustration : 22,7 % des
personnes ont alors donné cuisinière
comme réponse.
52,3 %
+ 22,7 % = 75 % des enquêtés connaissent le terme cuisinière.
Ces
données remettent fortement en question l’affirmation « le terme cuisinière appartient au
vocabulaire spécialisé du domaine de l'équipement ménager » que l’on
trouve sur la fiche poêle du Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office
québécois de la langue française (OQLF).
Dans
le document Politique éditoriale du Grand
Dictionnaire terminologique, on lit : « Les données des fiches du GDT sont
traitées en vertu d’une approche socioterminologique. » Il est étonnant de
constater que le rédacteur de la fiche cuisinière
n’a pas pris en considération les données d’enquêtes effectuées à l’Office lui‑même.
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