Commentaire
reçu sur mon billet du 14 mars :
On confond effectivement plusieurs concepts dans le GDT :
« langue » et « registre de langue », « langue »
et « usage », « courant » et « familier », etc.
En linguistique, l’expression « langue courante »
qualifie l’usage courant, qui correspond aux mots, expressions ou termes,
compris et utilisés par l’ensemble des locuteurs d’une collectivité
sociolinguistique. On n’a donc pas à marquer l’usage courant, puisqu’il
constitue la langue usuelle de la collectivité. C’est ce qui est convenu en
lexicographie. Dans les dictionnaires usuels, on ajoute parfois une note, pour
indiquer, par exemple, qu’un terme scientifique ou didactique est inusité dans
la langue courante.
Ce sont les mots, les expressions ou les termes associés à
des registres de langue qui sont habituellement mis en évidence par des marques
d’usage (exemples : didactique,
savant, familier, vulgaire, scientifique, etc.) dans les dictionnaires. Ces
marques servent justement à caractériser des emplois qui ne sont pas d’un usage
courant, mais bien d’un usage restreint. L’usage familier ne relève donc pas de
la langue courante, pas plus que l’usage savant, ou vulgaire.
Il y a donc une contradiction bien gênante dans le GDT. En
effet, comment un terme d’usage courant ou dit « de langue courante »
(« gratte », « charrue », « charrue à neige »)
peut-il être classé sous la catégorie « termes à usage restreint » ?
Et pour ces exemples, aucune note ne peut orienter l’usage.
Sans risque de se tromper, on peut conclure qu’il n’y a pas
eu de réflexion sur les registres de langue à l’OQLF et que cette lacune
importante a eu une conséquence très grave : l’absence, dans le GDT, d’un
système de marques cohérent et, surtout, qui soit en adéquation avec une théorie
sociolinguistique, ou, au moins, avec un cadre méthodologique éprouvé en
terminologie.
Où sont les linguistes dans la salle ?
Christiane Loubier
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